Une "liste noire" pour combattre la discrimination salariale
Depuis 2020, les entreprises employant plus de 100 personnes ont l'obligation légale d'effectuer une analyse comparative des salaires de leurs employés et de divulguer les résultats à leur personnel. Toutefois, la loi ne prévoit pas de sanctions pour celles qui ne se conforment pas à cette exigence.
Par conséquent, Travail.Suisse souligne que la discrimination salariale demeure une réalité, même 40 ans après l'intégration de l'égalité salariale dans la Constitution fédérale.
Liste noire, liste blanche
Travail.Suisse agit en tant que lanceur d'alerte en mettant en place une plateforme dédiée permettant de signaler de manière anonyme les entreprises qui ne respectent pas leur obligation d'effectuer l'évaluation des salaires. Cette initiative vise à lutter contre la discrimination salariale en favorisant la transparence. Selon l'organisation, une analyse minutieuse des salaires est une condition préalable pour résoudre les inégalités sur le lieu de travail.
Les entreprises qui ne se conforment pas à cette évaluation requise seront répertoriées sur une liste noire après vérification et resteront sur cette liste tant qu'elles n'auront pas rempli leurs obligations. L'organisation demande des sanctions à l'encontre des entreprises récalcitrantes.
En parallèle, la plateforme propose également une liste blanche sur laquelle les entreprises respectant la loi peuvent s'inscrire
De plus, les entreprises comptant entre 50 et 99 salariés sont encouragées à faire connaître leur engagement volontaire, même si elles ne sont pas légalement tenues de le faire. Les syndicats rappellent que la loi ne concerne qu'une minorité d'entreprises, représentant moins de 50% des employés.
Travail.Suisse estime que la "part inexpliquée" des écarts salariaux moyens entre hommes et femmes en Suisse se situe entre 8 et 9%.